Aller au contenu principal
Accueil des réfugiés

Les autorités ont inauguré un centre d’hébergement collectif pour migrants le 28 septembre 2018 au Petit-Lancy. Le lieu peut accueillir 80 réfugiés, principalement des familles. La Muncipalité a pu compter sur le soutien actif des habitants du quartier.

Fin septembre, la Commune et l’Hospice général ont inauguré le nouveau centre d’accueil pour réfugiés au chemin du Bac au Petit-Lancy en présence des autorités cantonales. Il peut loger 80 personnes dans une vingtaine d’appartements, constitués de deux ou de trois pièces pour des familles de quatre à six personnes ou des studios. Une trentaine de personnes l’occupent actuellement et sont destinées à rester dans notre pays. Petite historique du projet.

Installation pérenne

Suite aux vagues successives d’immigration de l’année 2015, le Canton a décidé d’agir durablement en matière d’accueil des réfugiés. Le centre d’hébergement du chemin du Bac entre dans le cadre des constructions planifiées par la «Taskforce hébergement des migrants» mise en place par le Conseil d’Etat à l’époque. «Durant un certain temps, nous avons accueillis des personnes dans des abris de protection civile. Il s’agissait principalement d’hommes seuls, frappés de non entrée en matière», explique le Conseiller administratif en charge des questions sociales à Lancy, Frédéric Renevey. Ces deux dernières années, les migrants étaient moins nombreux et les abris ont progressivement fermés». Suite au plan d’action mis en place par l’Etat, l’Hospice général cherchait des logements plus pérennes, à ciel ouvert, pour ne plus enfermer les gens sous terre. La parcelle cantonale du chemin du Bac, correspondait point par point, à la vision à long terme mise en place par la Taskforce du Canton et la Ville de Lancy été approchée. «Nous avons répondu positivement et nous sommes devenus partie prenante du projet, se félicite le Magistrat. Le futur centre d’hébergement a été présenté en Commission sociale, puis à la séance plénière du Conseil municipal où il a été vu positivement». Grâce à sa bonne politique de communication, la Ville de Lancy a pu ainsi éviter tout recours de la population, contrairement à Onex ou Plan-les-Ouates, où l’opposition a été plus forte.

Réfugiés de Syrie

Depuis le 8 août dernier, 29 personnes se sont installées dans le foyer d’hébergement. «Ce sont des  familles de migrants, qui viennent en grande majorité de Syrie, indique Frédéric Renevey. Ils s’étaient réfugiés dans des camps en Jordanie». Ces personnes ont été admises dans le cadre du programme de réinstallation initié par la Confédération suisse et le Haut-commissariat aux réfugiés, le HCR. Ils ont ensuite été répartis entre les différents cantons suisses, selon une clé de répartition qui dépend de la population de chacun. L’Hospice général se charge, pour Genève, de les loger et de s’en occuper. Les travaux du centre d’hébergement du chemin du Bac ont débuté le 16 octobre 2017 et ils ont duré huit mois et demi. Le lieu d’accueil est constitué de 42 modules métalliques. L’encadrement des résidents est assuré par un intendant social et un assistant social, tous deux employés par l’Hospice général. «Les réfugiés sont voués à rester durablement dans notre canton, ils ont donc droit à des cours de français, indique le Conseiller administratif. Mais aussi à des cours sur le fonctionnement des institutions suisses.» Depuis la rentrée scolaire, les enfants des familles syriennes se rendent à l’école primaire du Petit-Lancy.

Hospitalité lancéenne

«A la première séance d’information organisée par l’Hospice général et le service social à la salle communale du Petit-Lancy, des riverains ont eu l’envie de donner un coup de main afin de faciliter l’intégration des réfugiés, se réjouit Frédéric Renevey. Ils ont décidé de créer l’association Lancy accueil, pour y réfléchir». En collaboration avec la FASe, la Fondation genevoise pour l’animation culturelle et le service social lancéen, le groupe d’habitants a mis sur pied plusieurs projets. L’association a décidé d’organiser, par exemple, des rencontres sous forme de conversation en français pour les migrants, afin qu’ils puissent approfondir l’apprentissage de la langue. Une manière également de mieux se connaître dans le quartier. «L’intégration se fait aussi à travers le réseau avec le concours du service social, du Bureau de l’intégration cantonal, du directeur de l’école et de la maison de quartier du Plateau», relève le Magistrat. Des impulsions qui semblent porter leurs fruits, puisque le jour de l’inauguration, le 29 septembre dernier, bien conscients de l’importance de l’événement, les locataires du centre «s’étaient mis sur leur 31» pour accueillir les autorités. Ils avaient confectionné des plats syriens pour le plus grand plaisir des convives!